Sans gigue en délire et sans thé, Pauline Brosset est l’une des rares artisanes à confectionner des chapeaux sur-mesure. C’est dans une minuscule cour rue Volta en plein cœur du Marais que se cache son atelier. Ici, pas de fanfreluches ni de made in China. Les couvres-chef sont faits main et sentent bon le savoir-faire d’autrefois.
Jamais je n’aurai pensé qu’une aussi petite pièce pouvait contenir autant de chapeaux. Ils envahissent le lieu de tous les côtés : suspendus aux murs, étalés sur la table et les étagères. Il y en a partout et pour tous les goûts.

Pauline m’accueille avec un sourire timide et un grand café. Elle m’explique les grandes lignes de son travail, me raconte des anecdotes avec certains clients. On rigole, on papote. Pauline me confie qu’elle adore ce qu’elle fait, mais que, comme un bon nombre d’artisans, la solitude est de mise. Alors, quand elle me dépeint son projet de travailler avec d’autres artisans, son visage s’illumine.
Intemporel, indémodable, voire indispensable : le chapeau a traversé les âges et les styles sans perdre de son charme (ou presque). Du haut-de-forme en passant par le melon et le Fedora à la casquette 6 panels (modèle du style streetwear), cet accessoire de mode préféré de la gent masculine n’a plus de secrets pour Pauline. Pourtant, au départ, rien ne la prédestinait à cet artisanat haute gamme.
« Cette passion, elle est née un peu de nulle part »
Avant d’habiller les têtes, Pauline tourne le dos aux vêtements pour se spécialiser dans les accessoires. Les chapeaux, c’est pas son dada. Elle s’en fait une image vieillotte, c’est même « un truc de mémé » . Et puis un jour, elle rencontre Fernand Sebbah, ex-chapelier de la maison Lanvin et créateur de la chapellerie sur-mesure DBM. Il l’aide à se réconcilier avec le monde des feutres et des visières. Plus qu’un mentor, à ses yeux, Fernand Sebbah a dépoussiéré et modernisé le métier de chapelier.

À son décès en 2008, Pauline lui rend hommage en utilisant, à son tour, les outillages (très) anciens avec lesquels il travaillait. Celui dont Pauline est le plus fière : le conformateur à chapeau, un instrument – horriblement rare – datant de la fin du XIXe siècle (et 100 % français) qui permet de prendre avec précision les mesures de la tête. L’authenticité dans toute sa splendeur.
« Je me suis rendue compte que c’était super marrant à faire aussi »
Tout comme Paola avec la teinture, Pauline s’amuse en confectionnant des chapeaux. Tweed anglais, feutre de castor, soie sauvage… Elle ne bidouille qu’avec des matières de qualité, – et honnêtement ça se voit. Comme elle le dit si bien : ça vient pas du marché !
En réalité ce qui lui plaît le plus, hormis l’artisanat en lui-même, c’est qu’elle ne s’ennuie jamais. Entre les nouvelles têtes et celles qu’elle connaît déjà, les commandes sont toujours au rendez-vous. Le made in France a enfin de beaux jours devant lui.
Par Esther Lallier
Infos pratique
Atelier Pauline Brosset, 43 rue Volta (3e)
01 42 74 65 75
paulinechapeliere.com
Très jolie rencontre 🙂
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D’autres sont à venir !
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Cool ! 😉
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Tu as un page FB pour ne pas rater tes publications ?
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Non, pas encore. J’avoue que je ne m’en suis pas occupée… Je vais la créer de ce pas ^^
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Ok donne moi le lien quand ça sera fait 🙂
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Merci pur cet article enthousiasmant et optimiste. C’est un émouvant témoignage d’une rencontre entre deux passionnés et la transmission d’un bel héritage ! 🙂
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Merci à toi Gaïa d’avoir pris le temps de lire l’article 😉 D’autres jolies rencontres sont à prévoir !
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Je te le souhaite ! Bonne semaine 🙂
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